L’HISTOIRE DE LA CORSE ITALIENNE N’EST PAS UNE LÉGENDE

L’HISTOIRE DE LA CORSE ITALIENNE N’EST PAS UNE LÉGENDE

21 juin 2021 Non Par Amine

La Corse est la quatrième plus grande île de la mer Méditerranée, après la Sardaigne, la Sicile et l’île de Chypre. Beaucoup se demandent encore s’il est possible de parler de Corse italienne ou française.

L’historien Gioacchino Volpe, au cours de sa vie, a rassemblé de nombreux documents qui prouvent que la Corse est italienne. Cette collection a été conservée dans les archives historiques de la Corse, qu’il a également créées. En outre, en 1939, il a publié son livre à Milan : « Histoire de la Corse italienne ».

Précisons que : aujourd’hui l’île appartient politiquement à la France, mais la Corse italienne n’est pas une légende ; géographiquement, culturellement et historiquement, en effet, cette île a réellement appartenu à l’Italie et lui est encore liée aujourd’hui. Découvrons ensemble ce qui s’est passé : nous avons résumé les principaux événements historiques qui ont fait de la Corse une île française.

Les principales étapes de l’histoire de la Corse italienne

La Corse a été conquise par les Romains de l’Antiquité, en même temps que l’île de Sardaigne, après leur victoire dans la première guerre punique, et a servi de terre d’exil pour les chrétiens.

Elle est ensuite tombée aux mains de l’Empire byzantin en 555, jusqu’à l’arrivée de Charlemagne en 774 qui a pris l’île avec toute l’Italie centrale et septentrionale.

À la fin du VIIIe siècle, c’est le tour des Maures. Aujourd’hui encore, le drapeau national de la Corse a pour emblème la tête d’un Maure.

LA PÉRIODE D’OCCUPATION DE LA RÉPUBLIQUE DE PISE SUR L’ÎLE

En 828, l’île passe aux mains du comte de Lucques, sur ordre de Boniface II, qui la défend contre les raids sarrasins. En 1073, l’administration de l’île fut confiée à Landolfo, évêque de Pise par la volonté du pape Grégoire VII, puis à la République de Pise. Cette dernière, qui avait toujours eu des échanges commerciaux avec l’île, a permis à la Corse de connaître une période véritablement florissante à tous points de vue. Les témoignages de cette période sont encore visibles aujourd’hui : des belles œuvres architecturales à l’influence toscane dans la langue et la culture de l’île ; l’un des cépages les plus populaires de Corse a été apporté sur l’île par les Pisans eux-mêmes.

LA PÉRIODE DE L’OCCUPATION DE GÊNES SUR L’ILE

Cette période brillante s’est toutefois terminée en 1284, lorsque Gênes a vaincu Pise lors de la « bataille de Meloria ». Pendant de nombreuses années, l’île a été contestée par les deux et par le Royaume d’Aragon, jusqu’à 1295, l’année du traité d’Anagni par le pape Boniface VIII avec lequel il a établi la naissance du Royaume de Corse et de Sardaigne confié au roi Jacques II d’Aragon, le qui, cependant, je montre beaucoup plus d’intérêt pour la dernière île, laissant la première à se débrouiller.

En 1347, une assemblée composée des principaux représentants du pouvoir de l’île décide de demander la protection de la République de Gênes, qui obtient ainsi la souveraineté de l’île.

LA CORSE DEVIENT UNE RÉPUBLIQUE INDÉPENDANTE

Au XVIIIe siècle, suite au mécontentement général sur l’île, naissent les premiers groupes de séparatistes qui revendiquent une Corse libre, à la tête de ce mouvement un certain Pasquale Paoli alors âgé de seulement trente ans, figure décisive de la révolte corse, première véritable révolution bourgeoise d’Europe.

C’est à Pasquale Paoli que l’on doit la création de l’Université de la langue italienne en 1765, alors langue officielle de l’État de Corse. C’est également à lui que l’on doit la première constitution démocratique de la Corse indépendante (à la rédaction de laquelle le philosophe Jean-Jacques Rousseau a également collaboré) de 1755 à 1769, année de sa conquête définitive par la France.

LE PLAN ASTUCIEUX DE LA FRANCE CONTRE GÊNES

Au cours de la guerre de Sept Ans, la France a perdu toutes les colonies qu’elle possédait en Amérique, qui sont désormais la propriété de l’Angleterre. Elle avait donc grand besoin de la Corse pour au moins conserver le contrôle de la mer Méditerranée. Désintéressé par le fait qu’entre-temps, l’île était devenue une République indépendante, il profita de la faiblesse de la République de Gênes qui désirait également reconquérir l’île, ce qui l’amena à signer le traité de Compiègne en 1764.

En effet, Gênes n’est pas en mesure de contrer seule l’esprit révolutionnaire des insulaires et, selon le traité qui vient d’être signé : la France du roi Louis XV sous le gouvernement de Germain Louis Chauveline et du duc de Choiseul, aurait envoyé ses troupes en Corse aux frais de Gênes, pour aider cette dernière à reconquérir l’île. En réalité, il s’agissait pour la France d’un plan astucieux pour extorquer la Corse à Gênes.

Une fois sur place, en effet, les Français n’attaquent pas les insulaires, ils tentèrent de persuader Pasquale Paoli de passer de leur côté et occupaient les bureaux génois de l’île pendant environ 4 ans au cours desquels ils dilapident tout l’argent de Gênes, lui causant une énorme dette qu’elle parviendra plus facilement à apurer. Gênes est ainsi contrainte de reconnaître la France comme la maîtresse légitime de la Corse par un traité signé à Versailles.

LA CAMPAGNE MILITAIRE FRANÇAISE EN CORSE

S’ensuit une sanglante campagne militaire de conquête de l’île par le gouvernement français, dont Pasquale Paoli est un protagoniste absolu, dans une vaine tentative de protéger sa République des envahisseurs ; le 9 mai 1769 à Ponte Nuovo, les Corses sont vaincus mais avec honneur en faisant preuve d’un courage admirable. Pasquale Paoli survécut à cette bataille et s’exila à Londres pour revenir en Corse une vingtaine d’années plus tard, mais c’est une autre histoire.

Jusqu’au 9 mai 1859, l’italien était la langue officielle de la Corse, après quoi elle est devenue la langue française. Une autre langue parlée sur l’île était le corse, un dialecte de la famille toscane.

Le corse est composé de nombreuses variantes contenues dans deux grands groupes linguistiques : le « Cismontano » parlé principalement dans le nord de l’île et plus proche de l’italien ; puis on a l' »Oltremontano » plus répandu plutôt dans le sud de la Corse, plus archaïque et proche de la langue parlée dans le nord de la Sardaigne.

Depuis 2002, dans les écoles élémentaires de Corse, il est possible d’apprendre la langue corse originaire de l’île, reconnue depuis 2013 également comme une langue française régionale. En outre, les panneaux routiers et touristiques de l’île sont bilingues : français et corse.

En savoir plus: www.incorsicamag.com/